Catherine Argence nous propose sa théorie de l’origine familiale.
Je m’appuyais d’abord sur le pari de croire ce qu’affirmait mon arrière grand père Pierre
(+1945), mon point de départ : la famille Argence venait (de Paris à ce que je crois me rappeler, d’un territoire lointain en tous cas). C’était une famille noble qui portait particule, proche du pouvoir en place, avec de hautes fonctions. Mais la Révolution est arrivée et cette famille (ou du moins le papa) pourchassée après l’avoir spoliée de tout ce qu’elle possédait. Voilà nos pauvres ancêtres jetés sur les routes, cherchant à se mettre à l’abri, survivant ça et là par de menus travaux en louant leurs bras à la journée. Peu à peu, ils sont arrivés à Narbonne. Là, pour gagner quelque argent, ils ont vendu leur particule, mais après quelques temps, ils se sont sentis de nouveau en danger et se sont enfuis de nouveau. Ils ont trouvé refuge dans un village à l’abri des chemins, et se sont alors posés. Les générations se sont égrainées, et un jour, l’un de leurs descendants est venu se marier à Eus. Quelques uns l’ont suivi, les autres sont restés dans l’Aude, trop bien établis pour bouger de nouveau. Quand je demandais à mon père comment ils se déplaçaient, il m’a raconté que les hommes quittaient le groupe, cherchaient du travail, puis faisaient venir leurs familles les rejoindre. Arrivés à Eus, nous arrivions dans la partie de l’histoire que nous connaissions le moins mal.
Je ne peux pas prendre ces explications pour argent comptant. Il faut donc démêler le superflu, le rêvé, l’imaginé, pour m’appuyer sur le concret. Exit Paris et ses ors, son prestige. J’ai cherché quelle « révolution » avait pu mettre notre famille en émoi. A celle de 1789, nous étions déjà à Eus, il fallait remonter bien plus haut. C’est quand je suis arrivée à la Croisade contre les Albigeois qui j’ai compris que c’est alors que nos troubles familiaux avaient démarré. C’était tout d’un coup l’accroche du maillon manquant !!! J’ai donc confirmé et étayé notre présence à Narbonne en 1234.
Pour finir sur ma théorie de l’origine familiale (chacun de nous a la sienne !). Je pense que nous venons du village d’Argens (aujourd’hui Argens Minervois), dévasté par Simon de Montfort qui se l’est accaparé et chassé le seigneur en place. Et pour le nom, pas compliqué. A l’origine, si on demandait à l’ancêtre le plus lointain d’où il venait : « d’Argens », alors le nom s’est constitué tout seul. Ce qui ne retire rien à la valeur de ces ancêtres dont j’ai trouvé les générosités envers l’Abbaye de Fontfroide et autres lieux.
Merci Catherine !