Auguste, le (très) vilain garçon

Jacques Argence et Caroline Morel sont tous les deux tisseurs de soie, à Lyon. Lorsqu’ils se prennent pour époux, ce mardi 24 janvier 1860, lui est âgé de 36 ans, tandis que Caroline ne sera majeure qu’au mois de mai. Peu importe, son père Frédéric y consent.

Le 5 avril 1868, Caroline donne la vie à Auguste. C’est un Taureau !

Aucun des deux parents ne se doute alors de la carrière que va suivre leur rejeton…

Dès novembre 1879 (Auguste est alors âgé de 11 ans !) , il est pris pour complicité de vol, il est rendu à ses parents. Bêtise de gamin, il va se calmer… Non !

En septembre de l’année suivante, il est placé en maison de correction pour un nouveau vol.
Il devra y rester jusqu’à ses 18 ans mais les condamnations ne s’arrêteront pas pendant cette période, et il enchainera encore dix condamnations avant ses 25 ans, totalisant 5 ans et demi de prison et 3 ans d’interdiction de séjour à Lyon.

Le problème, c’est qu’Auguste se sent bien à Lyon… Il sera de nouveau condamné en janvier puis en juin 1893 à un mois, puis trois d’emprisonnement pour les mêmes motifs d’infraction à un arrêté d’interdiction de résidence.
En octobre 1894, alors qu’il est dans l’armée, il en est exclu pour être présenté au Juge de la Cour d’Assises de Lyon, fini de rire ! Son dernier exploit de vol qualifié, en réunion et avec violences ne le renverra pas dans sa geôle de la Maison d’arrêt de Lyon, puisqu’il est condamné à cinq ans de travaux forcés. Il est embarqué sur « La ville de Saint Nazaire » et arrive à Cayenne le 13 août 1911 sous le matricule 10916-26979 écrou n°8162.

Evadé le 24 octobre 1895, repris 4 jours après
Vol qualifié et évasion le 8 février 1896 : 6 mois en cellule
Evadé le 3 février 1897, repris 4 jours plus tard
Evadé le 16 mars 1897, 3 ans de travaux forcés
Evadé le 8 avril 1898, repris une semaine plus tard
Evadé le 23 mai 1899, repris le même jour
Evadé le 8 novembre 1899, repris le 26 mars 1900
Evadé le 23 mai 1900 : 3 ans de travaux forcés
Vol le 15 juin 1901, 6 mois en cellule
Evadé le 22 mai 1903, repris le 31 mai
Evadé le 10 septembre 1903, 3 ans de travaux forcés
Evadé le 19 juin 1906, 2 ans de travaux forcés
Evadé le 20 septembre 1912, repris le même jour.
Evadé le 17 février 1913, repris le 13 août.
Evadé le 7 août 1914, repris le 9 janvier 1915.
Evadé le 18 octobre 1915, repris le 9 février 1917.
Remarques :
Sait lire et écrire.
Très mauvaise conduite. Malfaiteur dangereux par son audace.
A comploté pour désarmer un factionnaire.

 
Auguste décède à Cayenne le 10 février 1917, à l’âge de 49 ans.

Son avant bras droit portait le tatouage de deux mains croisées sur une pensée… Peut-être pour sa maman.

> La fiche Généanet d’Auguste

Une réponse sur “Auguste, le (très) vilain garçon”

  1. J’adore … Cette catastrophe familiale, honte et chagrin pour ses pauvres parents, se transforme en délice de lecture, cent ans et beaucoup de poussière plus tard.
    Bravo pour avoir réussi à retrouver les éléments constitutifs de cet édifiant portrait. 🙂

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Créé par David Argence
(Baeserta : Divinité celtique des Pyrénées • Déu celta dels Pirineus)